Beatrice Celli

    + d'infos

Panier

2018, panier, cheveux synthétiques, feuilles de mais, dimensions variables

photographie :

Assiette

2018, ceramique, assettie de Castelli datation fin 1800, 30 x 30cm

photographie :

Chapelet collectif

2017, glands, terre cuite, sel, farine, noix, bois, 30 m

photographie :

Cloches

2019, ceramiques, chaînes, dimensions variables

photographie :

Dessins

2019, divers, dimensions variables

photographie :

Draco

2018, gravure, peinture huile, toile cirée, 30 x 40 cm

photographie :

Drapeau territorial

2017, raphia, argile, bois, 220 cm

photographie :

Gestes metacompulsives

2019, 3 performers, grains, balai, couteau, durée variable

photographie :

La Caravane

2019, brouette, fleurs séchées, graines, broderie, rubans, perles, paille, 80 x 120 x 180 cm

photographie :

Le cochon et Saint Antoine

2018, terre cuite , encens d'église, 30 x 20 x 30 cm

photographie :

Le nœud d’amour

2019, branches, rubans, lames des cutters, 230 cm

photographie :

Lu cuscen

2018, argile, ruban d’ameublement, dents d’animaux, feuilles et fleurs, 30 cm x 28 cm

photographie :

Nu diavole caccia l’autre

2019, pâte de sel, métal, chapelets, perles de bois, vin, plastique, 90 cm

photographie :

Poupées

2019, pâte à sel, tissu, perles, céramique, cheveux, rubans, 30 cm

photographie :

Sette spiriti nge lu spine

2019, poivrons séchés, céramique, poivre, pom-pom, 130 cm

photographie :

Ve da cattiva sumente

2018, toile, céréales, riz, grelots, 150 x 100 cm

photographie :

Née en 1992.
Vit et travaille à Shanghaï.
Elle participe à l’école Offshore de Shanghaï pour l’année 2019-2020.

beatrice.celli92@hotmail.it

Beatrice Celli s’inspire de la culture populaire et mystique de sa région, les Abruzzes au Sud de l’Italie. Elle réinscrit dans ses sculptures et objets des éléments de culture vernaculaire et populaire occultés par la culture et le langage dominant. Elle pratique dans son art un syncrétisme lui permettant d’articuler éléments de rituels, folklore, savoir-faire traditionnels, objets votifs et
symboliques, dispositifs contemporains, fiction et allégorie. Une poétique où l’anthropologie et la culture sont sollicités au profit d’une cosmogonie personnelle. Elle lui permet de mettre en œuvre une dynamique réactivant une histoire à la fois individuelle et collective, avec sa violence et sa force symbolique.

Philippe Cyroulnik

Le travail de Beatrice Celli s’inspire de la culture populaire et mystique de Castelli son village dans les Abruzzes au Sud de l’Italie. Le point de vue depuis un pays étranger donne la possibilité d’une distance critique tout en étant intimement connecté à l’expérience affective de l’éloignement. Le paysage culturel des Abbruzzes est aujourd’hui très fragmenté, subissant encore les séquelles des séismes de 2009, aggravés par des épisodes de tremblements récents. Beaucoup d’habitations ont été détruites ainsi qu’une part importante du patrimoine architectural. La corruption et une inertie bureaucratique n’ont jamais permis une avancée réelle de la reconstruction. La conséquence est la désertion des villages et avec elle la déperdition des cultures vernaculaires.
Beatrice Celli a ainsi revitalisé un rituel local contre le mauvais œil à partir des textes de l’anthropologue anglaise Estella Canziani (1887-1931), fille d’un immigré italien et artiste, un point de vue similaire au sien. Jouant avec la perspective de l’anthropologue, elle a fait performer différents gestes en perte d’usage, liés à la sorcellerie dans un espace d’exposition : compter les poils d’un balai, trier des grains, planter un couteau dans un mur. Dans son installation Festa Macabracadabra, en cherchant à recréer l’atmosphère d’une fête de son village, elle a créé un rituel fictif dans lequel le spectateur prend la position d’un anthropologue devant décrypter la signification et les usages d’éléments votifs. Certains éléments appellent au folklore : on arrive par exemple à imaginer un arbre votif dans son installation de branches couvertes de rubans terminés par des lames de cutter ou encore des possibles poupées vaudous. Le folklore fictionnel est habité par une grande violence, comme la présence sourde d’un trauma. Une dynamique active de réparation d’une histoire à la fois individuelle et collective se met en place notamment à travers sa relation ambiguë à l’anthropologie.

Barbara Sirieix, le 13 juin 2019.