Cédric Aguillon

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1 sec

2019, vidéo, 1" (en boucle)

photographie :

Est-il possible que dans 1 seconde d’un film, tout le film lui-même y soit inclus ? C’est le but de ce projet, rechercher cette seconde. Par exemple ici dans Singin’ in the Rain de Gene Kelly et Stanley Donen (1953), cette seconde se trouve dans le générique, ou nous pouvons voir dans la façon de faire un demi-tour en tenant un parapluie, le caractère de chacun des personnages principaux qui va être développé tout au long du film : sûr et fier pour Gene Kelly, sobre et professionnelle pour Debbie Reynolds, clownesque et enjoué pour Donald O’Connor. C.A.

Aller & retour

2019, Enregistrement sonore de lecture de textes, durée variable

photographie :

C’est en trois

2019, installation (néons), dimensions variables

photographie :

Installation sur la relation homme-machine pour mettre en évidence mon incapacité à être sur les temps. Elle se compose de deux parties, la partie machine qui allume toutes les 3 secondes sept tubes fluorescents (« néons ») qui affichent un chiffre aléatoire à la manière d’un affichage digital sept segments, et la partie humaine, un enregistrement sonore où j’essaie de compter les temps. Cela donne un jeu : 1) qui dépend de moi, est-ce que je tombe effectivement sur le temps à trois, ou pas, et 2) qui dépend du hasard, est-ce que le chiffre qui s’affiche est un trois, ou pas. C.A.

DNS

2019, durée variable

photographie :

DNS est un spectacle présenté pour le passage du dnsep et qui regroupe des performances (Echauffement, Se Chausser, Micro), des textes (Aller & Retour), et des chorégraphies dansées (Motif, Gretchen, Tau). C.A.

Intro

photographie :

Certaines musiques, en particulier celles des années 80, sont reconnaissables dès les premières notes. (…)J’ai alors simplement extrait ces notes, que j’ai mises en boucle sur la durée de la musique originale. Quelques exemples : True de Spandau Ballet (1983), I’m Not in Love de 10cc (1975), The Last Emperor (Theme) de Ryuichi Sakamoto (1987), Last Chistmas de Wham! (1986), Holiday de Madonna (1983), Let’Em In de Wings (1976), Juste une illusion de Jean-Louis Aubert (1987). C.A.

Micro

2019, 2 micros voix, durée variable

photographie :

Lorsque que quelqu’un doit parler dans un micro, le premier geste qu’il fait, avant de parler, c’est de l’ajuster à lui-même, à son corps. Micro est une performance qui pose la question du lien entre la parole et le corps, ou comment donner corps à sa parole.

Mise en scène

2019, vidéo

photographie :

Installation composée d’une vidéo d'1 seconde (Singin’ in the Rain), posée au sol comme un solo, et de deux panneaux noirs mobiles qui montrent et cachent une enseigne lumineuse (pièce de Quentin Euverte, pour rappeler le champs et le hors-champs du spectacle et du cadrage au cinéma.

Se chausser

2019, performance, durée variable

photographie :

Le triathlon est un sport qui enchaine natation, vélo et course à pied. Le passage d’une discipline à une autre s’appelle une transition, et le temps des transitions fait partie du temps final, le chronomètre ne s’arrête pas. Entre le vélo et la course à pied par exemple, apparaît donc une autre discipline : se chausser ; discipline qui demande elle aussi un entraînement, une technique et un matériel spécifique. Chausser est une performance décontextualisée de son origine (le triathlon) mais qui reprend son rôle de transition en s’intégrant par exemple dans une autre performance ou un spectacle.

Turn

2019, vidéo, 1'18'' (en boucle)

photographie :

Turn est une installation vidéo, ou deux écrans se font face, et où sont diffusés de manière intercalée des images de visages qui changent la direction de leur regard. Le regardeur de l’installation, s’il veut suivre les regards des écrans, doit alors lui-même changer la direction de son regard complémentant réellement ce qui se passe sur les écrans. Pour des raisons pratiques, Turn est présenté ici de manière linéaire, lui enlevant son sens initial, mais permettant de montrer l’aspect collection de ce projet.

Né en 1974.
Vit et travaille à Paris.

cedric.aguillon@villa-arson.school

On a essayé de mener une discussion avec Cédric Aguillon mais nous nous sommes rendus compte que cela allait prendre trop de place et qu’on allait complètement déborder du format prévu. Je me retrouve finalement seule ici à devoir parler de ce qu’il fait.
Il avait choisi de commencer la discussion en me demandant quelle est la place de la coïncidence dans mon écriture. C’était une suite logique : quelques jours avant de voir sa vidéo Doubt – un montage de différents extraits du film 12 hommes en colère de Sydney Lumet où les personnages expriment le doute – j’avais découvert une parodie de 12 hommes en colère par l’humoriste américaine Amy Schumer. Le film de Lumet s’articule autour de la common law anglo-saxonne qui veut qu’une affaire criminelle ne peut être jugée que si les preuves sont considérées comme étant au-delà de tout « doute raisonnable». Pour Cédric Aguillon, le principe du doute raisonnable articule notre perception du réel dans la mesure où il détermine que malgré l’absence de relation de causalité, des faits prennent sens, deviennent coïncidences. On observe dans ses performances une tentative de médiation de ces notions et de leur application comme procédé, quand par exemple pendant l’intégralité du Boléro de Ravel (dix-sept minutes), il poursuit les apparitions lumineuses d’une programmation de néons coïncidant aléatoirement avec le rythme du morceau.

Barbara Sirieix, le 11 juin 2019.