Né en 1974.
Vit et travaille à Paris.
cedric.aguillon@villa-arson.school
On a essayé de mener une discussion avec Cédric Aguillon mais nous nous sommes rendus compte que cela allait prendre trop de place et qu’on allait complètement déborder du format prévu. Je me retrouve finalement seule ici à devoir parler de ce qu’il fait.
Il avait choisi de commencer la discussion en me demandant quelle est la place de la coïncidence dans mon écriture. C’était une suite logique : quelques jours avant de voir sa vidéo Doubt – un montage de différents extraits du film 12 hommes en colère de Sydney Lumet où les personnages expriment le doute – j’avais découvert une parodie de 12 hommes en colère par l’humoriste américaine Amy Schumer. Le film de Lumet s’articule autour de la common law anglo-saxonne qui veut qu’une affaire criminelle ne peut être jugée que si les preuves sont considérées comme étant au-delà de tout « doute raisonnable». Pour Cédric Aguillon, le principe du doute raisonnable articule notre perception du réel dans la mesure où il détermine que malgré l’absence de relation de causalité, des faits prennent sens, deviennent coïncidences. On observe dans ses performances une tentative de médiation de ces notions et de leur application comme procédé, quand par exemple pendant l’intégralité du Boléro de Ravel (dix-sept minutes), il poursuit les apparitions lumineuses d’une programmation de néons coïncidant aléatoirement avec le rythme du morceau.