Ferdinand Chauvelin s’intéresse à des questions relatives à la spatialisation du son, à la présence du corps, avec une attention particulière aux détails sonores forgeant l’identité d’un lieu au même titre que son architecture. Au sein des espaces de la Villa Arson, il a réalisé plusieurs pièces sonores pour lesquelles il a pu expérimenter sur des variations de pression, des changements d’intensité, en déplaçant également certains éléments architecturaux. Dans le cadre de son diplôme, il a décidé de faire une série d’interventions sur l’architecture d’un atelier occupé par les 5e année, dans la perspective de réparer, restaurer l’espace, révéler ou accentuer certaines particularités sonores faisant alors émerger des histoires du lieu. Par exemple dans le cadre de la réfection des murs, il a eu recours à certains procédés utilisés dans la réhabilitation de bâtiment pour signaler des zones de d’intervention en délimitant des zones grises sur les murs, similaires au tratteggio en peinture. Il a également installé une bâche pour couvrir un sas sombre au fond de la salle qui servait de couloir de perspective pour la construction de décors à l’époque où l’école avait des ateliers dits d’arts appliqués et l’atelier dédié à la scénographie théâtrale, afin de récupérer de l’eau par condensation. La bâche bougeant avec les mouvements de l’air, elle crée une impression de respiration de l’espace. À travers ces différents gestes, Ferdinand Chauvelin réinsuffle une vie issue du passé, mettant en perspective également les fonctionnalités actuelles du lieu et ses formes de vie.

Barbara Sirieix, le 14 juin 2019.