Mélina Ghorafi

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Jackie + Monica

2017-2018

photographie :

Les Genoux

2018, performance, durée variable

photographie :

MUSOGYNIE

2019, performance-conférence, durée variable

photographie :

Vive nos femmes et nos chansons paillardes

performance

photographie :

Vive nos femmes et nos chansons paillardes est le titre de mon mémoire de Dnsep.
Il se présente comme une collection de faux portraits de femmes, basés sur des machines de torture ou de guerre aux noms féminins (réelles ou inventées) : La Fille du Boueur, Les Fillettes du Roi, La Fendeuse, Buckskin Girl. M.G.

Née en 1995.
Vit et travaille à Nice.

melina.ghorafi@villa-arson.school

portfolio de l'artiste à télécharger

Instagram : ghorafimelina

Le travail de Mélina Ghorafi se déploie à partir de recherches spécifiques dans la tradition orale et les arts vernaculaires. Elle valorise des récits mineurs et s’intéresse en particulier à faire ressurgir les violences ayant été invisibilisées. En spéculant de manière fictionnelle sur leurs origines, elle cherche à déconstruire ces récits pour relire et réécrire leurs significations. En retrouvant l’origine de la comptine Jean Petit qui danse, à savoir l’histoire d’un croquant ayant été condamné au supplice de la roue, elle a fait émerger un récit de torture détaillé sur chaque partie du corps. Elle a fait des recherches sur la vie et le statut des bourrelles (femmes des bourreaux) qui parfois finissaient la tâche de leurs maris. À partir de là, elle a inventé ce qu’elle appelle un « fakelore », un faux folklore d’une communauté médiévale de femmes-bourreaux. Elle s’intéresse en particulier aux icones féminines associées au thème de la violence dans la culture populaire ; leurs récits mais également les artefacts qui leur sont associés et les couleurs symboliques qui leur sont attachées. Dans ses performances, elle a fait émerger deux costumes qui sont devenus récurrents : la robe bleue tachée de sperme de Monica Levinsky et une robe rose tachée de sang, évocation du tailleur Chanel rose de Jacky Kennedy. Elle s’est mise à porter du violet lors de ses représentations, fusion entre le rose et le bleu, couleur qu’elle a fait sienne, une stratégie d’incarnation et de mise à distance – le viol-et. Elle collecte des histoires et des objets variés autour de la normalisation patriarcale du viol comme les artefacts créés autour de la tradition « Embrasser Fanny », des paroles de chansons paillardes ou des clips de rap américain… L’objectif est de créer MUSOGYNIE, un musée de la misogynie, avec l’espoir que si un sujet mérite un musée c’est que, selon ses mots, « son anéantissement approche doucement ».

Barbara Sirieix, le 11 juin 2019.