Elise Bercovitz

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Née en 1995.
Vit et travaille à Paris.

elise.berco@hotmail.fr

Instagram : elisebercovitz

Peau de poisson séchée et sucrée, branche de plante et cire. Céramique et rondelle de patate grillée. Aile de raie et métal. Arête de lotte et plastique. La manière dont Élise Bercovitz décrit ses matériaux est un indice sur la manière dont les matières et les mots interagissent de manière symbiotique. « Quand j’éteins la lumière, mon frigo émet comme des cris de grillons. Quand je rallume la lumière il se calme. » Dans ses écrits, il est souvent question de relations entre des végétaux, des animaux, des minéraux, des humains et des objets, comme si leur cohabitation était évidente. Elle évoque avec fascination les comportements mimétiques du phasme avec les brindilles et des papillons avec les fleurs. Ses sculptures sont en général de petite taille — à l’échelle de la main — et évoquent des habitacles d’insectes ou de rongeurs ou encore des créatures hybrides.
Elle expérimente différents procédés pour générer des formes de vie qu’il s’agisse d’utiliser des matériaux organiques et transitoires ou de construire des mobiles et des automates. Elle a également commencé à réaliser des films d’animation. Paradoxalement, ces impressions du vivant se construisent à partir de restes d’êtres vivants en transition vers le minéral comme la terre, les morceaux de bois ou les arêtes de poisson. Elle utilise aussi des matériaux comestibles ayant subi des processus pour être conservés ou étant eux-mêmes des matériaux de conservation, comme le sucre ou la cire. Les méthodes anciennes de conservation des aliments comme le séchage, le salage, le saumurage, le confisage, le fumage reposent sur la séparation et l’élimination de l’eau, élément essentiel à la possibilité de la vie.

Barbara Sirieix, le 11 juin 2019