Un parasite est un organisme vivant au dépend d’un autre organisme. Il peut être animal, végétal, bactérien ou mycosique. Le parasitisme est une modalité relationnelle qui se distingue de la relation de prédation. Le parasite n’a pas d’avantage à la mort de son hôte (ou alors cela prendra un certain temps sinon cela n’a aucun intérêt) et de la relation symbiotique car il n’y a pas d’échange réciproque…? La biologie a ainsi hiérarchisé ces relations inter-espèces. Min-Suck Kim décrit ses performances à travers le prisme du comportement d’un parasite. Par conséquence, il construit un réceptacle « hôte » pour le spectateur, l’institution ou le dispositif dans lequel il intervient et produit une modalité relationnelle particulière.
Lors du dernier bilan avant diplôme, il a mis en scène sa situation personnelle d’étudiant asiatique vivant à l’étranger et inscrit à une autre école comme une forme de parasitage. Il a accueilli le jury à l’entrée de l’école avec sa valise comme s’il venait tout juste d’arriver de l’aéroport et qu’il n’était pas préparé. Pour le diplôme cette pièce sera remplacée. Nous sommes allés ensuite au grand amphithéâtre où l’on a découvert une mise en scène d’objets (il avait donc en fait préparé). Il s’est mis à réaliser une série d’actions intimes et à mettre des morceaux de scotch sur les membres du jury, différentes manières d’agir de manière intrusive sur le public. L’exploration de gestes parasitaires s’est poursuivie de manière plus protocolaire quand il a mis en scène différents procédés de parasitage d’une image, par exemple en montant sur une table et en entrant dans une image d’un grain de riz parasitant lui-même une image puis en projetant un deepfake de son visage incrusté dans une vidéo d’un discours de Donald Trump.

Barbara Sirieix, le 11 juin 2019
parasité par Min-Suck Kim, le 12 juin 2019.